Cet été, en pleine vacances (c’était encore l’abondance), il faisait chaud et les cigales chantaient trop fort.
Seul le bruit des glaçons du pastis et les boules de pétanques venaient interrompre ce crincrin d’ailes en continue.
Alors lorsqu’on nous a parlé que la Privacy Sandbox de Google prolonge ses tests jusqu’en 2024, on peut comprendre que votre réaction soit équivalente à celle de mon fils de 4 ans, interloqué, qui était occupé à faire des châteaux de sables…
… Oui mais pour autant, c’est une nouvelle un peu foufou là, qui passe là au milieu de l’été, tranquille entre la crème solaire et la glace à la vanille.
Selon Google ceux sont les parties prenantes au projet (éditeurs, régies…) qui auraient demandé un délai supplémentaire pour évaluer et tester les nouvelles APIs de la Privacy Sandbox avant la suppression des cookies tiers dans Chrome.
Courageuse déclaration…
» Début août, les essais de Privacy Sandbox seront étendus à des millions d’utilisateurs dans le monde, puis nous accroîtrons progressivement cette population test sur le reste de l’année et jusqu’en 2023. Avant d’être ajoutés à la population test, les utilisateurs pourront valider leur participation via une notice qui leur sera présentée. Pendant cette période de tests, nous resterons attentifs et continuerons de répondre aux remarques formulées par la communauté web.
Nous prévoyons que les APIs de la Privacy Sandbox seront déployées et disponibles sur Chrome d’ici le 3ème trimestre 2023 et que les cookies tiers seront supprimés sur Chrome mi 2024, à mesure que les développeurs adoptent ces APIs. Une version mise à jour du calendrier et des étapes clés est disponible sur le site de la Privacy Sandbox. »
Source : france.googleblog.com le blog officiel de Google France.
Il n’a pas aisé de trouver une alternative au cookie tiers tant cette option permettait à l’écosystème d’Adtech d’avoir une excellente mesure des indicateurs trackés.
Mais la volonté d’agrandir la confidentialité des données utilisateurs a sonné le glas des cookies tiers, pour 2022, … eu non pour 2023, enfin on voulait dire 2024…
J’en profite donc pour « marronner » un peu, comme on dit chez nous, dans le Sud :
Ce que je constate, de ma modeste position, c’est que cela renforce à mon avis un plus la position hégémonique des GAFA dans notre industrie digitale.
Créer une alternative au cookie tiers comme nous l’avons dit n’est pas une chose aisée, et seuls quelques grands acteurs peuvent se permettre de proposer des alternatives imposées sur le marché :
Apple décide de supprimer les pixels tiers de son OS, ou demande des contreparties financières importantes puisqu’il a “la mainmise » (là je fais un raccourci grossier) sur les smartphones, cf le deal avorté auprès de Facebook.
Sur les réseaux sociaux Meta et son FB Api Conversion apporte une alternative (moins bonne que le système actuel) au tracking de cookies.
Google de par sa main mise sur le web (65% Chrome) développe , la Google Privacy Sandbox pour la mesure des conversions ou Topics pour le ciblage.
L’API Topics permet de cibler les publicités sur les 5 thématiques de recherches les plus fréquentes de l’internaute. C’est un système qui semblerait plus respectueux de la vie privée, mais qui semble bien moins efficace pour les annonceurs car pas assez précis.
Les autres acteurs de l’Adtech (pas tous) sont hélas souvent contraints de suivre les agendas de sortie des GAFA, ainsi que d’accepter bon gré mal gré , l’opacité dans laquelle ces solutions sont développées.
➡️Transparence de tracking pour les utilisateurs, ne riment pas avec transparence de tracking pour les annonceurs.
Légiférer sur la confidentialité des données est une bonne chose mais les alternatives peuvent être à court terme plus négatives que positives pour les annonceurs qui rappelons le, ont enrichi depuis deux décennies, par leurs investissements publicitaires massifs, l’écosystème du Web.
(bisous les GAFA).